Championnat du Monde 2001



Epreuve de FINLANDE (09 et 10 juin)

L'une des premières choses que j'ai remarqué en arrivant à Helsinki, c'est que, bien qu'il soit 23h00, le soleil est encore visible. Celui-ci ne se couche que vers minuit passé pour réapparaitre dès 2h30 du matin. Etrange sensation.

Le lendemain matin, si on peut appeler cela un matin, étant donné que cela fait deja 6h00 que le jour est levé, je peux admirer le lila, il est tout juste en fleur et le parc de l'hôtel en regorge. Cela donne quelque peu l'impression d'être revenu 3 mois en arrière.

La journée du vendredi est plutot tranquille. Une petite réunion du jury international le matin, un petit tour parmi les français engagés (ils ne sont que 6), la visite des CH et spéciales (histoire de prendre ses marques). Nouvelle réunion de jury (vers 19h00) et nouveau tour chez les français pour leur faire le résumé de la réunion. En gros le résumé est : temps A pour la journée de samedi, 3 tours de 54 km à effectuer plus 2 fois 35km de queue de cerise, attention aux radars placés par la police, pas de chrono dans la première ligne (enduro test dans le jargon international), départs 2 par 2 toutes les minutes. Repas offert par l'organisation et direction le lit vers minuit.

La première visite dans les bois finlandais (près de la spéciale en ligne) m'a donné l'occasion de constater que les moustiques sont de sortie (en bandes voraces) et qu'il y a des fourmilières tous les 20 mètres, chaque fourmilière pouvant atteindre 1 mètre de haut. Impossible de rester immobile en sous-bois, car les moustiques attaquent et les fourmis escaladent tout.

Parlons un peu course. Malgré ses ligaments arrachés (genou gauche) PETER est présent. Il a 40 points d'avance sur son suivant (P. BERGVALL) et entend bien limiter la casse. A noter au passage qu'il n'y que 123 motos en parc fermé.


Samedi
Il a plu toute la nuit de précédente et il pleut encore au moment du départ. En fait il va pleuvoir jusqu'à 1h30 de la fin de course.

Dès le CH2 du premier tour, il n'y a pas que la pluie qui tombe, les pénalités sont également de sortie. En catégorie 250 4T, tout le monde, sauf P. BERGVALL, écope. PETER prend ainsi 1 minute, de même que C. ESQUIROL. Dans la catégorie suivante, le 400 4T, c'est à peine mieux ; E. BERNARD prend 2 minutes. Sale début de journée.

Dès la fin de premier passage, la spéciale en ligne est annulée, pour cause d'impraticabilité. Dans les autres spéciales (2 banderolées), nos petits gars se défendent très bien.

En fin de journée, la pluie s'est calmée, mais le dernier CH (celui de la queue de cerise) est un véritable calvaire. Le temps est trop court, du coup on assite à un festival de feux grillés, d'infractions en tout genre. Malgré celà, les minutes tombent à nouveau. L'organisation réagit enfin, ajoute 5' au CH, et s'arrange pour prévenir les pilotes encore présent sur le parcours.

En ce premier jour, les français ont plutot bien marché, malgré les pénalités. Malgré une protestation officielle (et véhémente) des délégués Suédois, Italien et Français (moi même), les pénalités du CH2 du premier tour ne sont pas annulées.

Sur les 123 pilotes au départ, seulement 99 ont terminé normalement la journée. Au cours de la journée, O. REBUFIE s'est blessé au pied. la "dottore" italienne le soigne, il pourra repartir le dimanche.

Côté résultats ; en 125cc, O. REBUFFIE et M. GERMAIN terminent 3 et 4e. En 250 4T, C. ESQUIROL et PETER prennent les 2e et 3e places. Eric BERNARD termine quant à lui 4e en 400 4T et "Lolo" BOUFFIOUX 11e en +500 4T. C'est AHOLA qui remporte le scratch général devant SALMINEN et ERIKSSON. AU scratch, le premier non nordique est 7e et il s'agit d'O. REBUFFIE (GERMAIN est 8e scratch).

Petite réunion de jury, houleuse à souhait ; a cause des pénalités et de l'organisation défaillante. Et nouveau petit tour du camp français pour confirmer les résultats et faire résumer les principales décisions. Ce sera Temps B, CH1 et CH2 profondément modifiés, spéciale en ligne définitivement annulée, 2 tours de circuit à parcourir dans le même sens que la veille. Fin de la journée.


Dimanche
Tout commence bien, il fait un grand soleil. la température est très fraiche mais le soleil est là. Tout va pour le mieux, jusqu'à 35' du départ, moment où le délégué allemand m'apprend que la starting list (traduire : les heures de départ) vient de changer. Le sprint commence. Je fonce récupérer les nouvelles feuilles et part prévenir mes pilotes. Je croise les délégués italien et suédois, les informe de l'énormité en cours. C'est l'agitation dans le paddock. Nous finissons par coincer, dans le parc de travail, le président du jury (un espagnol), il n'est pas au courrant, le directeur de course arrive, il n'est pas non plus au courrant (cela se corse). Il s'ensuit quelques discussions plutot animées. Finalement, à 2' du départ de la première moto, la direction de course choisit (heureusement) de revenir à la starting list distribuée 2 jours plus tôt. C'est reparti pour un rapide tour de piste, afin de prévenir tous mes frenchies. Fin de l'intermède.

Dès la première spéciale les petits français roulent super fort. Dans la SP2 du 1er tour, il remettent cela, O. REBUFIE signe le meilleur temps, en 125, devant M. GERMAIN. Arrive le tour de PETER. Il s'élance comme une balle de fusil. A 2 virages de la fin, il se déboite le genou, devant nous, termine en hurlant de douleur et s'écroule à terre. Meilleur temps en 250 4T. La dottore italienne arrive, PETER serre les dents, boit un coup, avale 2 pillules, remonte sur la brêle, la démarre tant bien que mal, et repart. Admiration des spectateurs.

La journée continue au rythme des bon chronos français. Arrive l'avant dernière spéciale. L'orage est là. Durant 20', il tombe des cordes, ainsi que de la grêle. La spéciale est noyée sous le déluge. Cela n'empêche pas O. REBUFIE de scratcher la catégorie, il raconte en rigolant qu'il adore la pluie et qu'en liaison, il chantait. PETER est usé, ainsi que BOUFFIOUX qui s'est ruiné une main la veille. Lui aussi souffre, en silence. ESQUIROL, fait donner tout ce qu'il peut à son petit 4T, mais il est bien obligé de reconnaitre que sa moto est un ton en dessous par rapport aux autres.

Encore une bonne journée pour le team France. O. REBUFIE remporte le 125, M. GERMAIN est 3e. En 250 4T, PETER est 2e et C. ESQUIROL est 4e. En 400 4T, E. BERNARD termine 3e. EN +500 4T, L. BOUFFIOUX termine à la 11e place. Du coup au cumul des 2 jours, la France place 4 de ses 6 pilotes, sur les podiums. O. REBUFFIE prend la 3e place, C. ESQUIROL est 2e et S. PETERHANSEL 3e, E. BERNARD est 3e.


L'Organisation
De l'avis quasi général, le niveau d'organisation de cette épreuve a été plus que moyen. Aucune salle de réunion n'avait été prévue pour les réunions de jury. Le flêchage de l'épreuve était très léger, une seule flèche la plupart du temps pour indiquer un changement de direction. Le flêchage concernant l'assistance était presque inexistant et surtout inadapté, certaines flèches étaient même placées après le changement de direction. La proportion de parcours routier (traduire bitume) était assez importante, la course a même emprunté la rocade. Non seulement l'organisateur a décidé unilatéralement de changer la grille des heures de départ du dimanche, mais de plus il n'a prévenu personne ; ni le directeur de course, ni le président du jury, ni les délégués. Il s'est contenté d'afficher la feuille moins de 1h avant le départ. Il n'y avait aucune sonorisation dans les spéciales. La remise des prix a été faite sur un parking. Aucune affiche publicitaire, ni aucune banderolle n'était affichée en ville, de telle sorte qu'il y a eu à peine 1000 spectateurs par spéciale, alors que nous étions à moins de 10km d'une agglomération de 1 million de personnes. L'organisation a demandé à tous les pilotes de quitter le site de la course avant 20h le dimanche soir. La police ne s'est pas privé de mettre des radars sur le parcours routier. Il n'y avait sur les CH, aucun systême de collecte des détritus. Au bout de 2 jours de course, les CH en question ressemblaient plus à des décharges qu'à autre chose. Ils ont tracé une spéciale (la ligne) dans une zone marécageuse. Du coup, après le premier passage (une centaine de moto), elle était impraticable. Elle a de fait, été annulée les deux jours.

Les seuls points positifs, et c'est déjà bien ; les classements ont été réalisés très rapidement chaque soir. Il y a eu très peu de blessés sur l'épreuve. L'organisation nous a offert un symphatique buffet le vendredi soir. Les Français ont super bien marchés.


Rubrique Clin d'oeil
C'est la rubrique de tout ces petits détails insolites, qui nous prouvent que nous n'étions pas chez nous.

J'ai payé une petit bouteille d'eau minérale (25 cl) 30 F
Les feux tricolores passent à l'orange avant de repasser au vert. Cela permet au moins de se préparer à démarrer.
Les feux de croisement (traduire : les codes) sont non débrayables sur les voitures récentes. Il est donc impossible de rouler feux éteints, même en plein jour
Sur une bretelle d'accès à la rocade d'Helsinki, j'ai croisé un couple de faisans qui déambulait tranquillement.
En sous bois, on trouve tous les 20 mètres une fourmilière pouvant atteindre sans problème un mètre de haut
Comment appelle-t-on un autocar qui vous emmène à l'aéroport d'Helsinki ? Un AIRBUS (c'est véridique) !!!
En quittant la rocade que nous empruntions pour aller la spéciale 2, moins de 100m plus loin, nous étions déjà dans un chemin de terre. Et 100m plus loin, en pleine spéciale.



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